Le blog - Effets du grand âge : Les peurs nocturnes

Billet ajouté le 27 février 2019 à 15h45

Le crépuscule est source d’angoisses et de peurs pour les personnes âgées, tout autant que les nourrissons durant les 3-4 premiers mois de leur vie. Le phénomène est bien connu pour ces derniers, beaucoup moins partagé pour les personnes du grand âge.

 

Comprendre. La tombée de la nuit marque l’approche du moment de la confrontation avec tout ce qui est si difficile à vivre dans le grand âge et qu’on oublie parfois un peu si le quotidien le permet, la nuit devenant alors le moment d’une confrontation avec soi-même avant l’endormissement, puis avec son imaginaire dans le sommeil.

La nuit provoque des angoisses et confusions, qui perturbent le cycle du sommeil. Ce phénomène est d’autant plus amplifié que la personne âgée sera isolée à son domicile. Les pathologies et l’état de vieillissement ne font qu’accentuer cette situation.

 

Les causes peuvent être psychiatriques, psychologiques, organiques et/ou iatrogènes (manifestation pathologique due à un acte médical, spécialement à un médicament).

 

Les causes du trouble du sommeil

 

-Les changements physiologiques de la personne âgée

Dans tous les cas, la qualité du sommeil se retrouve altérée à cause du vieillissement normal, on est en présence de phases décroissantes du temps passé à dormir dans certaines séquences de sommeil.

 

-Avec l’âge, le cycle du sommeil se retrouve bouleversé. Une personne âgée dort en moyenne entre 7 à 8 heures par jour (sieste comprise).

Le sommeil nocturne sera forcément moins long et la sieste devient importante pour elle afin de récupérer.

En journée, elle ressent un sentiment de sécurité lié probablement à l’activité journalière et à la lumière du jour, elle se laissera donc volontiers aller à de multiples siestes. De fait, le sommeil profond et récupérateur, dont elle peut profiter la nuit, est menacé.  Son sommeil devient plus léger et fragmenté et impacte sa récupération.

 

-Les problèmes de santé

Pour certains qui souffrent d’une insuffisance cardiaque, la position allongée sera délicate et la peur de ne pas se réveiller peut conduire la personne âgée à un état de veille susceptible d’être accompagné de plaintes incessantes, de douleurs, d’une aggravation des symptômes habituels, de gêne dans les jambes, de difficultés respiratoires supplémentaires, de déambulation.

 

-L’évocation éventuelle de la mort à travers la position allongée dans le noir peut être renforcée si la personne âgée est dépendante pour ses déplacements et se retrouve donc « contrainte » dans un espace dont elle ne peut sortir seule, voire avec des barres autour de son lit.

 

-Les douleurs et désagréments

Dans 80% des cas de troubles du sommeil, il s’agit de problèmes urinaires, de douleurs (arthrose etc.) ou d’apnées du sommeil malheureusement rarement diagnostiqués chez la personne âgée et exceptionnellement traités alors que la prévalence du syndrome d’apnées du sommeil chez les seniors est de 32 à 47%.

Il s’agit d’une affection majeure, source de multiples complications cardiovasculaires (Hypertension artérielle, insuffisance coronarienne), cérébrovasculaire (accidents vasculaires cérébraux, décès) et cognitives. De plus, la consommation inappropriée de psychotropes aggrave cette affection (apnées iatrogènes).

 

-Les troubles psychiatriques et les traitements médicaux sont la cause de

fluctuations dans les rythmes circadiens.

Les personnes âgées constituent la tranche de la population qui consomme le plus de médicaments avec une place prépondérante de psychotropes sédatifs et plus particulièrement d’hypnotiques. Chez les personnes âgées on observe souvent une consommation inappropriée voire dangereuse d’hypnotiques. Les effets indésirables les plus délétères de ces molécules sont l’altération de la vigilance avec chutes et fractures, les trous de mémoire et l’aggravation des apnées du sommeil. Tous ces remèdes peuvent entraîner davantage de confusion, de troubles et de désorientation chez la personne âgée et en particulier pour celle qui souffre de la maladie d’Alzheimer dont les symptômes peuvent être amplifiés.

 

Or les statistiques indiquent que de plus en plus de personnes âgées consomment des médicaments pour vaincre leurs troubles de sommeil.

 

Bien qu’il existe un nombre illimité de somnifères sur le marché, les médicaments censés améliorer le sommeil ne seraient pas la meilleure réponse aux aînés.

 

-La Maladie d’Alzheimer

 

Le sommeil peut être profondément affecté par certaines maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou des crises de démence.

Le soir venu, le malade d’Alzheimer fait face à des peurs qu’il arrive plus facilement à occulter la journée. En effet, la nuit, la personne âgée malade est davantage terrifiée par l’obscurité. Elle n’arrive plus à se repérer dans l’espace. Elle a un comportement confus et ne sait plus où elle se trouve, ni avec qui. La personne âgée subit donc une agitation nocturne qui se manifeste, par exemple, par un réveil ou une déambulation nocturne.

Ces personnes malades d’Alzheimer représentent 40 à 70 % des personnes âgées sujettes à l’agitation nocturne. Elles font de nombreuses siestes pendant la journée et dans certains cas extrêmes, le cycle habituel est complètement inversé et la personne dort le jour et est éveillée la nuit.

 

En conclusion tous ces éléments fragmentent le sommeil et ouvrent la porte à une agitation nocturne. On estime ainsi que ce n’est pas nécessairement le processus de vieillissement qui perturbe le sommeil mais bien les changements physiologiques qui accompagnent celui-ci.

 

Aussi si votre proche parent est en proie à des cycles du sommeil fréquemment perturbés, il sera indispensable de déceler si un problème de santé en est la cause. Les troubles du sommeil et l’agitation nocturne chez la personne âgée peuvent être simplement dus à des douleurs qui peuvent être soulagées. Si ce n’est pas le cas le médecin traitant devra donc chercher la cause et vous dirigera vers le spécialiste approprié.

 

Mais si la problématique de la nuit demeure, il conviendra d’envisager d’autres solutions.

Nous vous conseillons dans ce cas d’entrer en contact avec les Care Managers de Prev& Care, ils sauront vous écouter et analyser avec vous les possibilités qui s’offrent à vous pour résoudre cette question complexe et imbriquée de la vieillesse, des pathologies associées, du confort matériel, sensoriel et psychique nécessaires ; elles aborderont également la question de la restauration ou du maintien de rituels préparatoires au sommeil ainsi que la place des aidants de nuit qui est une véritable question et mérite attention, décodage et diagnostic avant toute intervention.

 

Si vous êtes salarié aidant, votre entreprise a peut-être mis en place un dispositif de soutien avec Prev&Care, quelques minutes de vérification peuvent vous faire gagner beaucoup de temps et vous apporter un grand soulagement.

 

(Sources Ministère de la Santé et des Solidarités)

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