Le blog - La condition de l’aidant au travail, un enjeu économique majeur ?

Billet ajouté le 24 novembre 2022 à 14h13

Alors que près d’un quart de la population active française aide un proche dans le cadre familial, les situations d’absentéisme, d’usure mentale, fatigue accumulée, se multiplient.

Sans étonnement les études révèlent que près de huit personnes sur dix estiment que ce rôle a un impact négatif sur leur vie professionnelle.

 

Les aidants ont le sentiment d’être moins efficaces et de générer des problèmes d’organisation au sein de leur équipe. Un constat partagé par 80 % de leurs collègues et responsables. A la quasi-unanimité, les collaborateurs non-aidants jugent essentiel que leur entreprise mette en place des solutions pour faire face à cette problématique. Les DRH des entreprises se sont emparés du sujet ….

 

En préambule que nous a enseigné la pandémie de Covid-19 ?

 

Elle a rappelé combien l’entraide tisse les liens entre les femmes et les hommes et redonne un peu d’humanité à notre société aseptisée.

 

« C’est ainsi que des millions de personnes « invisibles », souvent des femmes, échappant à toute statistique, œuvrent au quotidien pour accompagner, éduquer ou procurer des soins à un proche handicapé ou dépendant. Une situation humainement normale mais qui devient un enjeu non seulement social, mais encore économique majeur pour nos sociétés du fait de ses conséquences sur le travail et les entreprises. » précise Jacques Marceau, expert santé à la Fondation Concorde et cofondateur des assises des aidants.

 

Cette fois ci toutes les prévisions se sont avérées : allongement de l’espérance de vie, maladies chroniques en hausse, vieillissement de la population et démographie de la dépendance intégrant également les situations de handicap, les indicateurs évoluent à grande vitesse, fruit de causes louables :  progrès de la médecine, élévation du niveau de vie, système de soins accessibles à tous…

 

En parallèle, le nombre d’actifs en France n’a jamais atteint un niveau aussi bas alors que notre système de protection sociale est principalement financé par le travail. Et dans un futur proche les actifs seront statistiquement presque tous amenés à un moment de leur vie, à aider un proche malade, handicapé ou dépendant. A horizon 2030, on prévoit qu’1 actif sur 4 sera aidant contre 1 sur 5 aujourd’hui.

 

A bout de souffle

 

On connait tous de près ou de loin les conséquences désastreuses sur ces salariés qui cumulent deux métiers. D’une part ils sont préoccupés par les problématiques à régler pour leur proche, ils sont la plupart du temps néophytes sur le sujet de l’aidance, et d’autre part ils doivent maintenir uneperformance professionnelle attendue et motivée par les règles d’une compétition économique qui ne laisse pas beaucoup de choix.

 

Dans ce conflit intérieur ils finissent par tomber eux-mêmes malades, entre épuisement et isolement, difficultés financières et désordre privé, les situations ayant par ailleurs souvent un air de communalité.

 

Sur le plan de l’entreprise, les conséquences ont leur pesant de difficultés : absences répétées, retards, horaires décalés, désorganisation des services et redistribution de la charge de travail sur les autres collaborateurs, démissions, etc. la prise en compte de l’aidant devient stratégique au sein des entreprises.

 

Une formidable transformation

 

Un monde qui change et qui fait bouger les lignes de l’entreprise.

Quand humanité et enjeu économique finissent par se rejoindre, les dilemmes profonds se réconcilient pour le plus grand bonheur des uns et des autres. La coopétition, terme emprunté aux anglo-saxons trouverait elle sa place au sein même de l’entreprise ? L’idée fait sens et les initiatives des entreprises se démultiplient et varient selon leur niveau de maturité lié à leur taille et à la motivation des responsables des ressources humaines.

 

Programmes aidant

 

Ces dernières années plusieurs groupes ont développé des politiques de soutien aux salariés aidants et signé des accords d’entreprise. D’autres ont mis en place des dispositifs de type congés abondés, congé spéciaux aidants d’un nombre de jours dans l’année, dons de jours, aménagement du temps de travail, aide forfaitaire, …

 

Mais la première difficulté consiste à identifier les salariés concernés qui souvent vont jusqu’à dissimuler leur situation au regard des collaborateurs de l’entreprise.

Seul un aidant sur deux s’en ouvre à sa hiérarchie. Selon Malakoff Médéric, 31 % des entreprises étaient capables d’estimer la part d’aidants au sein de leurs salariés en 2017. « On sait, sans savoir les compter, que les aidants doivent s’absenter de leur activité professionnelle. La durée d’absence varie en fonction des situations, de quelques jours à plusieurs semaines », précisait Florence Leduc (présidente de l’Association française des aidants jusqu’en 2020).

 

Les résultats de l’étude menée en 2022 par Observatoire OCIRP des salariés aidants présente les actions les plus efficaces pour soutenir les salariés proches aidants selon les DRH (top 4 des réponses) :

 

• Un aménagement horaire, une flexibilité horaire : 44%

• Des informations sur leurs droits, les dispositifs proposés : 40%

• Des solutions de répit pour qu’ils aient du temps pour eux : 37%

• Des aides et services personnalisés en fonction de la situation personnelle du salarié aidant : 36%

 

C’est ainsi que les responsables des ressources humaines organisent dans leurs entreprises des groupes de parole, des ateliers d’informations et des conférences de sensibilisation.

Elles vont désormais plus loin en faisant appel à des entreprise spécialisées dans l’accompagnement des salariés aidants.

 

Prev& Care, premier service d’accompagnement des aidants familiaux, en fait partie. Écoute active des salariés, bienveillance, efficacité dans la résolution, confidentialité, anticipation sont les marqueurs de ce service personnalisé en miroir des grands enjeux de notre époque.

 

Et de nous questionner toujours et encore de l’héritage reçu de Charles Darwin et qui pourrait bien s’adapter au monde de l’entreprise :

« Chacun doit s'interroger sur les capacités à s'adapter à un monde qu'il change »…

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