Sous l’influence de la transformation numérique, la 4ème révolution Industrielle bouleverse notre société nos façons de penser, de travailler, de vivre et modifie tous les schémas traditionnels quels qu’ils soient. Les métiers en lien avec le domaine social ne sont pas épargnés et les obligent à s’adapter à un monde en pleine mutation, à continuer à offrir une approche sociétale mais à l’intersection entre technologie et humain. De nouveaux métiers émergent. Mais comment faire pour remettre l’humain au centre des valeurs, de l’organisation sans refuser l’évolution. Défi ou choix ?
Force est de constater que la technologie change nos façons de penser, de travailler, de vivre, mais qu’elle peut pourrait occulter la dimension humaine. Connecter les individus entre eux au travers de des plateformes les rend-il meilleurs ? Plus tolérants, plus solidaires ? Plus intelligents ? Les grands acteurs de la Tech et du numérique ont-ils une responsabilité sociétale au service du bien commun ? Ou sont-ils juste des "purs players" d’un jeu dont la règle est la loi du plus fort ?
Dès les débuts de la révolution industrielle la technologie a été envisagée comme devant être une source de progrès faite par et pour l’Homme. La question se pose de savoir si la technologie devait libérer ou asservir les êtres humains. Devait-elle soulager leur quotidien, améliorer leurs conditions de vie et de travail, ou plutôt les contrôler et les réduire (vs les augmenter) ? L'avènement de l'ère technologique suscite de nombreuses interrogations, mais je ne suis pas convaincu par le fantasme d'un remplacement massif de l'Homme par la machine.
Au-delà des considérations pratiques, la véritable question de fond réside dans la façon dont nous pouvons garantir que la technologie serve véritablement le bien commun, en favorisant le bien-être social et la prospérité économique.
Militer pour une technologie qui protège les Hommes est une ardente nécessitée. On pourrait dire une technologie "humaniste" doit aussi être au service de l’Homme, ce qu’elle n’est pas intrinsèquement.
"Science sans conscience n’est que ruine de l’âme" une pensée du XVème siècle formulée par Rabelais toujours d’actualité…
Le numérique doit être solidaire, c’est-à-dire être profitable aux plus démunis, aux plus fragiles.
Et d’une façon générale, l’humain doit avoir le dernier mot et être au cœur des stratégies de transformation des entreprises.
L’exemple des métiers liés au social est très intéressant puisqu’ils impliquent généralement un travail en étroite relation avec les individus, les familles ou les communautés pour les aider à surmonter des difficultés et à améliorer leur bien-être.
L’évolution de la technologie a un impact sur ces métiers, apportant à la fois de nouvelles opportunités et des défis.
D'un côté, la technologie peut être utilisée comme un outil puissant. Les applications mobiles et les plateformes en ligne par exemple, peuvent accélérer la circulation de l’information des bénéficiaires, faciliter la résolution de situations plus ou moins urgentes, permettre la mise en contact des bons partenaires, et alléger les procédures administratives lourdes et fastidieuses.
Mais la technologie utilisée seule a ses limites créant parfois une distance et réduisant l'aspect relationnel du travail social.
Maintenir un aspect humain dans les métiers du social est donc essentiel. Les interactions humaines, l'empathie, la compréhension et le soutien émotionnel en sont des éléments indissociables.
Dans le domaine spécifique du care management et au sein de notre entreprise Prev&Care les assistants personnels qui interviennent en accompagnement des salariés aidants conjuguent l’usage de la technologie, une expertise médico-sociale et des qualités humaines d’écoute et de bienveillance; appréciés pour le contact humain, et leur souhait de venir en aide aux autres ils établissent une relation de confiance avec les salariés aidants, les soutiennent dans leurs difficultés et les aident à élaborer des solutions adaptées à leurs besoins spécifiques.
Trouver le juste équilibre entre l'utilisation de la technologie et le maintien d'une approche centrée sur l'humain est l’enjeu du secteur, qui à son tour promet d’aider le plus grand nombre dans la plus grande efficacité.
La raison d’être des entreprises dont on parle beaucoup aujourd’hui ou leur rôle social est selon moi indissociable d’une réflexion sur le rôle social de la technologie. Et c’est une responsabilité prioritaire des entreprises en tant que concepteur ou utilisateur de services technologiques que de faire de la technologie un outil au service du bien-être du plus grand nombre.
"Il faut savoir ce que l'on fait et ce que l'on veut faire. Ce n’est pas la machine qui doit faire des choix pour la société, mais l'Homme qui doit décider ce qu'elle va lui apporter." (Laurence Devillers -Pr d’informatique Université Paris Sorbonne /auteur de « Les robots émotionnels »)
À nous de faire les bons choix, pour aujourd’hui et pour demain.
Guillaume Staub
Président Prev& Care