Le 6 octobre dernier c’était la 14e journée nationale des aidants, l’occasion de mettre en lumière les aidants et de revenir sur les dernières évolutions de ce sujet de société.
Elle avait pour thème cette année « Aidons les aidants à prendre soin d’eux et d’elles ».
Cette journée a été créée par le ministère des Affaires sociales et de la santé à la demande des associations françaises dans l’idée de rendre visibles les 11 millions d’aidants en France c’est-à-dire ceux qui accompagnent au quotidien un proche en perte d’autonomie, en situation de handicap ou atteint d’une maladie.
Des chiffres sans équivoque:
· 1 Français actif sur 5 aujourd’hui est aidant
· En 2030, ce sera 1 actif sur 4 et 1 salarié sur trois chez les plus de 40 ans.
Le nombre de salariés contraints de s'occuper d'un proche en situation de dépendance va aller croissant, du fait du vieillissement de la population, des progrès de la médecine, des maladies chroniques et du report de l'âge de la retraite.
Des effets négatifs sur la santé
La situation d’aidance a des effets plutôt négatifs sur le moral des aidants, leur santé/forme physique et la qualité du sommeil.
Les chiffres n’évoluent pas vraiment dans le bon sens.
· 48% des salariés aidants étaient en difficultés physique et morale en 2021,
· Ils sont 58% en 2022
· 60% consacraient 8,34 h / semaine à leur proche soit 1 journée de travail (charge hebdomadaire) en 2021,
· 9,8 h en 2022
Et nous sommes concernés de plus en plus tôt.
· L’âge moyen d'entrée dans l'aidance était de 39 ans en 2021,
· 36 ans en 2022,
· 35 ans en 2023.
· 60% sont des femmes.
Le sujet de l’égalité femme-homme dans les entreprises mobilise les directions des ressources humaines et les responsables RSE ; le sujet remonterait -il dans la pile des priorités ?
· Quant à l’absentéisme, ce sont des taux records qu’on enregistre cette année dans les entreprises en France.
En moyenne, ces salariés totalisent 16 jours d'absence par an pour se consacrer à leur charge d'aidants et 24 % des arrêts non prévus. Sans compter que les aidants sont exposés à un risque de surmortalité de 60 %, d'après les données de l'Observatoire solidaire de la Mutuelle Générale.
La tendance du quiet quitting (démission silencieuse) commence à faire du bruit tant elle s’étend sournoisement. Mais in fine un tiers des aidants sont contraints de démissionner de leur travail pour prendre soin de leurs proches.
C'est justement pour éviter que ces salariés aidants soient submergés par leur rôle que leurs employeurs ont tout intérêt à prendre les choses en main. Et puis, parce qu'il en va du rôle de l’entreprise. L'aidance est un sujet très transverse, qui combine enjeu de performance, qualité de vie au travail, obligations légales, santé et prévention des risques psychosociaux, RSE...
D’autre part, on ne peut occulter que le marché du travail est sous tension, et à en croire le développement de la marque employeur, l’attractivité des entreprises s’appuie sur plusieurs dimensions dont une politique sociale innovante et à l’écoute des besoins de ses collaborateurs. De fait, les DRH sont à la manœuvre pour la prise en compte de la problématique des aidants encore négligée il y a cinq ans.
C’est un véritable travail de coordination qu’elles entreprennent avec les partenaires sociaux, les CHSCT, les affaires sociales, mais aussi les managers pour que la question de l’aidanceentre dans la culture des entreprises et qu’on ne stigmatise pas les collaborateurs concernés. Bien au contraire, elles commencent à prendre conscience de leurs soft skills, si précieuses pour la cohésion d’équipe.
Reste à convaincre et rassurer les collaborateurs pour qu’ils se déclarent et prennent à leur tour conscience de leur statut d’aidant.
Employeurs comme salariés ont tout intérêt à coopérer sur le sujet de l'aidance, que ce soit pour libérer le potentiel des aidants et réduire l'absentéisme, ou pour s'appuyer sur une entité capable d'aider à mieux gérer ce rôle d'aidant.
C’est tout l’objet de l’intervention de Prev& Care au sein des entreprises : accompagner les salariés aidants afin qu’ils puissent réussir à préserver leur équilibre vie personnelle/vie professionnelle, surmonter les obstacles que la vie leur réserve et envisager l'avenir de façon sereine…
Crédits photo : Hannah Busing.