Le blog - Agir pour les aidants, l’essentiel de la stratégie gouvernementale 2023-2027

Billet ajouté le 23 avril 2024 à 09h57

En octobre dernier le gouvernement lançait sa nouvelle stratégie de mobilisation et de soutien en faveur des aidants. Elle visait à trouver davantage de solutions de répit aux personnes qui soutiennent un proche et à mieux définir leur statut.

 

Retour sur ces engagements.

 

En France ce sont 11 millions d’aidants qui soutiennent un proche en situation de handicap, en perte d’autonomie ou porteur d’une maladie chronique ou invalidante. Que l’on soit père, mère, enfant, frères, sœurs, conjoints, amis, nous pouvons tous, à tout âge, être amenés à accompagner et soutenir un proche au quotidien.

 

Nombreux sont les aidants à ne pas se considérer spontanément dans cette situation alors ce chiffre pourrait bien atteindre les 15 millions...

 

Parmi eux 55 % sont en activité ; l’âge d’entrée dans l’aidance ne cesse d’avancer passant cette année à 35 ans avec une jeunesse de plus en plus touchée : 13 % des 16-25 ans aideraient un proche fragilisé.

 

Face à cette tendance qui s’installe le gouvernement avait lancé en 2019 la stratégie « Agir pour les aidants», elle mettait pour la première fois les aidants au cœur des politiques publiques. Si 4 ans après le rôle des aidants est reconnu, leurs droits évoluent mais de nouvelles dispositions doivent être entreprises pour faciliter leurs démarches et les encourager à poursuivre. C’est dans cette voie qu’à l’automne dernier le gouvernement a annoncé travailler à la construction d’une nouvelle stratégie pour les aidants pour la période 2023-2027, son objectif étant d’améliorer la situation des aidants dans la durée au travers de différents engagements touchant à l’accès à l’offre de répit, aux droits des aidants, à leur reconnaissance, au soutien et au repérage tout au long de la vie.

 

Développement de solutions de répit

 

Répondre aux besoins d’accueil temporaire des parents de personnes en situation de handicap, notamment pour les enfants durant le week-end et les vacances est crucial tant la charge sur la durée est lourde. L’ambition est donc de développer 6 000 solutions nouvelles de répit, dont la création de 5 000 places supplémentaires d’accueil temporaire et d’accueil de jour d’ici 2027.

 

Pour étayer encore l’offre de répit pour tous, sont à l’étude la recherche de nouvelles solutions comme le relayage à domicile par exemple. Il serait proposé afin de permettre d’avoir du temps libéré, sans la contrainte de l’organisation d’un départ de la maison. Il pourrait faire fera l’objet d’une structuration territoriale pour devenir une solution durable.

 

Simplifier et rendre plus visibles les aides financières existantes

 

Simplifier le parcours des aidants qui s’apparente encore trop souvent à un parcours du combattant est capital. Des relais publics (CPCAM, région, collectivités locales ...) ou privés sont à privilégier pour clarifier l’accès à ces aides et pouvoir en bénéficier le plus largement possible.

 

Renforcement des droits des aidants

 

D’autres mesures de cette stratégie ont trait aux nouveaux droits accordés aux aidants. Elles viennent renforcer la mise en œuvre de l’assurance vieillesse des aidants (AVA), pour garantir la validation de trimestres aux proches qui doivent arrêter de travailler,

 

Elles favorisent le recours au CPA (congé de proche aidant) et à l’allocation journalière proche aidant (AJPA) en créant des droits rechargeables : l’aidant a ainsi la possibilité d’y avoir droit plusieurs fois dans sa vie (pour son enfant puis, plus tard, pour son parent, par exemple)

 

Ouverture de la validation des acquis de l’expérience

 

La validation des acquis de l’expérience (VAE) serait étendue aux aidants afin de reconnaître les compétences acquises dans la prise en charge de leurs proches afin de leur permettre une évolution professionnelle ou un retour à l’emploi facilité.

 

Instauration d’un plan de repérage des aidants à différents âges, et prise en compte de la diversité des situations d’aidants tout au long de la vie.

 

Un plan de repérage devrait être instauré via les rendez-vous de prévention des organismes de santé publique. Ces bilans de santé réalisés à des âges clés de la vie et en particulier ceux menés pour les classes d’âge 60-65 et 70-75 ans permettront aux professionnels de santé de questionner les personnes en consultation sur leur statut d’aidant et ainsi de mieux suivre leurs besoins.

 

Repérer les jeunes aidants pour mieux les accompagner. Des moments clés générationnels : journées défense et citoyenneté ou (SNU) service national universel pourraient être utilisés pour repérer des situations d’aidant, identifier l’impact de ce rôle sur leur parcours et présenter les droits auxquels ils peuvent prétendre.

Quant à la question des jeunes mineurs qui accompagnent des personnes malades ou en fin de vie il s’agit de trouver les moyens de les repérer afin que les plus jeunes de ces aidants conservent toutes leurs chances de bâtir leur avenir.

 

Quant à ceux qui sont en activité et afin que le travail ne soit pas incompatible avec l’accompagnement de la fin de vie, élargir le repérage à d’autres lieux, comme le lieu de travail des aidants est encouragé en favorisant les actions des entreprises qui s’engagent dans une politique d’aide à leurs salariés.

 

Amélioration de l’accès aux bourses

 

Pour les jeunes aidants en charge d’un proche en situation de handicap.et en études supérieures une revalorisation des bourses mises à leur disposition a été mise opérée depuis la rentrée.

 

Ce que l’on en retient globalement c’est que si le sujet est bien sûr sur la table du gouvernement, il en va d’une responsabilité collective de mieux prendre soin de ceux qui prennent soin des autres.

 

C’est une démarche partenariale qui doit irriguer les politiques de solidarité. Toutes les parties prenantes doivent s’engager des collectivités locales, aux associations, des entreprises aux citoyens, c’est la société tout entière qui doit évoluer.

 

L’action menée par un certain nombre d’entreprises mettant en place un dispositif pour leurs salariés aidants témoigne d’une avancée sociale et d’une maturité remarquable.

 

En formant leurs managers à la question de l’aidance, en sensibilisant les salariés à s’exprimer sans avoir la crainte d’être stigmatisé, en favorisant le dialogue pour les orienter vers des solutions tout en respectant leur intimité, les entreprises assument leur rôle d’employeur solidaire. Et en faisant appel à un expert pour les accompagner, les informer, les conseiller et en leur apportant un soutien psychologique les entreprises offrent à leurs salariés un confort au travail et un équilibre de vie retrouvé.

 

Le mot est dans toutes les bouches entraide et solidarité. L’action est au coeur de la transformation en profondeur de notre société qui doit prendre soin des plus fragiles mais aussi de ceux qui soutiennent au quotidien leurs proches dans tous les pans de leur vie. Rendez-vous en 2027 pour un bilan et nous l’espérons tous une meilleure reconnaissance des aidants.

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